À seulement quelques semaines de l’élection présidentielle du 12 octobre, deux (02) membres du Groupe de Douala sous la bannière de «l’Union pour le Changement» ont désigné Issa Tchiroma Bakary comme son candidat “consensuel” à Yaoundé. Une initiative saluée par le principal intéressé, mais largement ignorée — voire rejetée — par les principales forces politiques de l’opposition. À la clé, une question cruciale : s’agit-il d’un véritable élan unitaire ou d’une manœuvre solitaire à l’efficacité incertaine ?
Ce samedi à Yaoundé, dans une atmosphère de solennité mêlée à de nombreuses interrogations, les principaux membres du Groupe de Douala (sans Cyril Sam Mbaka ) sous la nouvelle appellation «Union Pour le changement » ont officiellement annoncé la désignation d’Issa Tchiroma Bakary comme “candidat consensuel” pour l’élection présidentielle du 12 octobre prochain.
Cette nouvelle plateforme politique a vu le jour il y a tout juste une semaine, à l’initiative de Djeukam Tchameni et Anicet Ekane, figures connues du paysage politique camerounais.
Issa Tchiroma, président du FSNC et ancien ministre, a été le seul parmi les 11 candidats déjà en lice à répondre favorablement à l’appel de cette nouvelle plateforme. Selon les fondateurs, il a accepté un programme basé sur un mandat de transition de 5 ans, la formation d’un gouvernement d’union nationale, la résolution de la crise anglophone, ainsi que la réforme constitutionnelle et électorale.
Mais malgré ces intentions louables sur le papier, la démarche peine à convaincre.
Une absence quasi totale de soutien
Le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) de Tchiroma était le seul parti représenté à la cérémonie de désignation. Tous les autres partis majeurs en course, dont l’UNDP de Bello Bouba Maïgari, le PURS de Serge Espoir Matomba, l’UMS de Pierre Kwemo, ou encore le principal parti de l’opposition MRC de Mamadou Mota et la plateforme APC de Jean-Michel Nintcheu, se sont désolidarisés de l’initiative quelques jours au paravent.
Certains acteurs politiques et observateurs y voient une tentative isolée de légitimer un candidat en mal de dynamique nationale, plutôt qu’un véritable consensus opposant.
Une annonce prématurée ?
Alors que la population et les observateurs espéraient une coalition sérieuse et structurée entre les principales forces de l’opposition, la désignation unilatérale d’un candidat par une plateforme encore embryonnaire suscite scepticisme et perplexité.
« Nous avons lancé un appel à toutes les formations politiques et Issa Tchiroma est le seul à avoir réagi promptement, avec enthousiasme », a déclaré Djeukam Tchameni sur les antennes de Naja TV, expliquant ainsi le choix.
Mais pour plusieurs analystes, cette annonce pose problème : peut-on parler de “consensus” quand la majorité des partis concernés s’y oppose ou sont absents ? Et surtout, quel est l’impact réel d’une telle proclamation sur une scène politique aussi fragmentée que celle du Cameroun ?
Une manœuvre politique ou un réel appel à l’unité ?
En l’état actuel, la démarche de «l’Union pour le Changement 2025» semble davantage relever de la communication politique que d’une initiative stratégique à fort potentiel électoral. Loin de rassembler, elle pourrait même contribuer à davantage diviser une opposition déjà morcelée, à quelques semaines d’un scrutin crucial.
L’avenir dira si cette tentative isolée parviendra à rassembler au-delà de ses initiateurs, ou si elle restera un épisode symbolique d’une présidentielle où le véritable consensus de l’opposition reste désespérément attendu.
Nakata Tomwooh
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