En République centrafricaine, le président Faustin-Archange Touadéra s’est adressé à la nation ce samedi 28 décembre, marquant la clôture de l’année par un discours empreint de détermination. Devant les élus du peuple, il a esquissé les grandes lignes de sa feuille de route pour 2025, mettant en lumière les défis sécuritaires, diplomatiques et économiques qu’il souhaite relever avec vigueur.
Sécurité et diplomatie : les piliers d’une vision affirmée
Le président a rappelé les avancées enregistrées en 2024, notamment dans les secteurs de la sécurité, de la santé, de la justice et de l’économie. Sur le plan international, il a souligné la reprise des relations avec la France, la continuité du partenariat stratégique avec la Russie et l’ouverture à toutes les nations sans discrimination. « Notre coopération ne connaît pas de frontières. La Centrafrique est prête à collaborer avec tous les pays du monde, dans le respect mutuel », a-t-il affirmé.
Ces réussites sont, selon lui, la preuve que le pays est sur une trajectoire ascendante. Toutefois, il n’a pas manqué de rappeler que « l’arbre ne doit pas cacher la forêt » : des défis majeurs restent à relever pour consolider ces acquis.
2025 : une année placée sous le signe de la stabilité et du développement
Dans un élan résolument optimiste, Faustin-Archange Touadéra a levé le voile sur ses ambitions pour l’année à venir. « Nous allons mettre en œuvre le plan national de développement, continuer à assurer la stabilité politique, l’ancrage démocratique du pays et surtout consolider la paix, la stabilité, la sécurité, l’unité nationale et renforcer la souveraineté, facteur de notre stabilité », a-t-il déclaré.
Ce discours, aux accents patriotiques, trace une voie claire pour la Centrafrique : faire de la paix et de la souveraineté les socles d’un avenir prometteur.
Un appel à l’unité en période électorale
Alors que le pays s’apprête à vivre une année électorale charnière, avec les scrutins présidentiels, législatifs et locaux en 2025, le chef de l’État a exhorté la classe politique à jouer la carte de la responsabilité. « Les élections locales constituent un pas important dans la décentralisation de notre pays à travers la responsabilisation des élus locaux. J’exhorte la classe politique et surtout les opposants à faire preuve de maturité politique, de patriotisme pendant cette période fragile », a-t-il souligné.
Ce plaidoyer pour une scène politique apaisée résonne comme un rappel à l’ordre pour une opposition souvent encline au boycott.
Un silence stratégique sur un potentiel troisième mandat
Bien que la Constitution adoptée le 30 août 2023 lui permette de briguer un troisième mandat, Faustin-Archange Touadéra a soigneusement évité d’aborder cette question dans son discours.
Ce silence, loin d’être anodin, alimente les conjectures, mais laisse place à une réflexion collective sur les enjeux de gouvernance et d’alternance démocratique. Avec une vision axée sur le long terme et une volonté de fer, le président Touadéra entend inscrire la Centrafrique dans une dynamique de progrès et de stabilité.
Il reste à voir si ces aspirations se traduiront par des réalisations concrètes, dans un pays où chaque avancée est une victoire arrachée au forceps.
Constantin GONNANG avec RFI pour Afrik Inform ☑️