L’ancien Premier ministre malien Moussa Mara a passé la nuit du 1er août derrière les barreaux. Un mandat de dépôt à été décidé par le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, au terme de plusieurs convocations judiciaires liées à une publication sur les réseaux sociaux.
À l’origine de cette incarcération, un tweet daté du 4 juillet 2025, dans lequel Moussa Mara exprimait sa solidarité avec des figures politiques et de la société civile détenues à Bamako. « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira par apparaître », écrivait-il après une série de visites en prison. Il ajoutait : « Nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ». Un message perçu comme subversif par les autorités.
Pour le procureur, les termes employés frôlent l’appel à l’insurrection. Quatre chefs d’accusation ont été retenus : atteinte au crédit de l’État, incitation au trouble à l’ordre public, opposition à l’autorité légitime, et un quatrième lié à la qualification même de « détenus d’opinion ».
Figure de l’opposition depuis la dissolution des partis politiques par la junte, Moussa Mara s’était imposé comme l’une des voix les plus audibles sur les réseaux sociaux. Son ton critique, ses publications répétées et sa proximité affichée avec les détenus jugés hostiles au pouvoir militaire lui ont valu d’être dans le viseur du régime.Son procès est prévu pour le 29 septembre.
D’ici là, il est incarcéré à la maison d’arrêt de Bamako, dans une cellule individuelle.Son avocat, Me Mountaga Tall, dénonce une atteinte grave aux libertés d’expression et d’opinion. Il conteste la légalité du mandat de dépôt et promet d’user de tous les recours pour faire prévaloir le droit.
Autour de cette arrestation, les réactions fusent. Pour ses soutiens, il ne fait aucun doute que la détention de Moussa Mara s’inscrit dans une logique de musellement des voix discordantes au Mali, où le pouvoir militaire durcit de plus en plus sa ligne.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️
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