Monde| Nomination d’un nouveau pape : Le cardinal Ambongo, le cardinal Nzapalainga et le cardinal Sarah dans la « Short list »

En attendant le conclave qui désignera le prochain chef de l’Église catholique, les regards se tournent vers l’Afrique. Trois figures majeures du continent émergent dans les discussions autour des papabili, ces cardinaux considérés comme potentiels successeurs du pape François.

Venant de République démocratique du Congo, de République centrafricaine et de Guinée, ils incarnent chacun un visage distinct de l’Église africaine.

Fridolin Ambongo : la voix prophétique de Kinshasa

Archevêque de Kinshasa depuis 2018, le cardinal Fridolin Ambongo est l’une des figures les plus influentes de l’Église catholique africaine. Membre du Conseil des cardinaux chargé d’assister le pape dans la gouvernance de l’Église, il s’est imposé par ses prises de parole tranchantes contre la corruption, l’instabilité politique et les violences dans son pays.

Franc, énergique et proche des mouvements populaires, Ambongo est perçu comme un pasteur au contact direct avec les réalités du peuple.Proche idéologiquement du pape François, il partage avec lui une vision sociale de l’Église et une attention particulière aux périphéries. À 64 ans, il allie jeunesse relative et maturité pastorale.

Dieudonné Nzapalainga : la paix au cœur du témoignage

Originaire de République centrafricaine, le cardinal Dieudonné Nzapalainga est connu pour son engagement en faveur de la paix dans un pays déchiré par les conflits interreligieux. À seulement 55 ans, il est le plus jeune des papabili africains.

Co-fondateur de la Plateforme des confessions religieuses en Centrafrique, il a incarné une médiation courageuse entre communautés chrétiennes et musulmanes, au prix parfois de sa propre sécurité.Créé cardinal en 2016, il représente une Église de dialogue, d’écoute et de réconciliation.

Son style humble et proche des pauvres séduit de nombreux observateurs. Son profil interpelle dans une Église mondiale en quête de paix et de fraternité.

Robert Sarah : le conservatisme au service de la tradition

À l’opposé du style de François, le cardinal guinéen Robert Sarah incarne la ligne conservatrice de l’Église. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, il est très respecté pour sa rigueur doctrinale, son silence spirituel et son attachement à la liturgie.

Né en 1945, il a une longue expérience au service du Vatican, où il a occupé plusieurs postes clés depuis les années 2000.Malgré des divergences notoires avec la ligne actuelle du pape François, notamment sur l’ouverture de l’Église aux débats sociétaux, Robert Sarah bénéficie d’un important soutien chez les fidèles conservateurs et dans certains milieux européens.

Son élection, bien que moins probable, symboliserait un retour à une Église plus hiérarchisée et doctrinale.

L’Afrique dans l’attente d’un moment historique

Alors que le continent africain concentre aujourd’hui l’une des plus fortes croissances du catholicisme mondial, l’idée d’un pape africain, plus de 1 500 ans après les papes d’origine nord-africaine, n’est plus taboue.

Si l’Église devait élire un successeur à François en provenance d’Afrique, elle enverrait un signal fort au monde : celui d’une Église qui reconnaît la vitalité, la résilience et la diversité de ses fidèles du Sud. Mais comme toujours au conclave, l’Esprit souffle où il veut.

Constantin Gonnang, Afrik inform ☑️

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