Kigali devient, le temps de deux jours, le carrefour mondial de lâintelligence artificielle. Les 3 et 4 avril 2025, le Rwanda organise le tout premier sommet africain dédié à lâIA.
Cette initiative ambitionne de positionner lâAfrique comme un acteur clé de la révolution numérique et de favoriser le développement dâinnovations adaptées aux réalités du continent. Parmi les invités de marque figurent plusieurs dirigeants politiques, dont le président rwandais Paul Kagame, fervent défenseur de lâinnovation technologique.
Dâaprès certaines estimations, lâintelligence artificielle pourrait générer jusquâà 2 900 milliards de dollars pour lâéconomie africaine dâici 2030. Dans un contexte où les grandes puissances telles que la Chine, les Ãtats-Unis et lâEurope mènent une course effrénée à la suprématie technologique, lâAfrique veut marquer son empreinte en exploitant ses atouts uniques.
âAlors que la bataille technologique fait rage entre les géants mondiaux, lâAfrique commence à sâimposer comme un véritable acteur de cette révolution numériqueâ, explique Guillaume Grallet, correspondant de France 24 au sommet
Lâun des principaux leviers du continent repose sur sa main-dâÅuvre abondante et sa diversité linguistique exceptionnelle, avec plus de 2 000 langues parlées. à lâère des modèles linguistiques avancés comme ChatGPT et Llama 3 de Meta, cette richesse constitue une ressource précieuse pour développer des intelligences artificielles mieux adaptées aux réalités africaines.
Selon Guillaume Grallet, « cette diversité linguistique et culturelle pourrait même inspirer le reste du monde ».Outre les chefs dâÃtat et les experts en intelligence artificielle, des militants et entrepreneurs engagés seront présents. Joy Bamouni, fondatrice de lâalgorithme Justice League, interviendra pour plaider en faveur dâune IA plus inclusive et affranchie des biais humains.
De leur côté, les membres du collectif Mazzacane poursuivent leur travail sur lâintégration des langues africaines dans les technologies dâIA.Dâautres initiatives africaines, comme Smart Africa et Data Science Africa, auront une place centrale lors du sommet.
Un événement particulier, baptisé Indaba (qui signifie ârassemblementâ), mettra en avant les talents du continent, avec des intervenants tels que Shakir Mohamed, chercheur chez DeepMind, et Karim Béchir, cofondateur dâInstadeep, une startup rachetée par BioNTech.
Alors que lâintelligence artificielle bouleverse lâéconomie mondiale, lâAfrique entend bien ne pas rester en marge. Ce premier sommet à Kigali pourrait marquer un tournant, en mettant en lumière les innovations locales et en affirmant la volonté du continent dâêtre un acteur incontournable dans lâavenir technologique global.
Constantin Gonnang, Afrik inform âï¸
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