C’est une guerre ouverte !! Le REDHAC (Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale) est actuellement au centre d’une controverse majeure au Cameroun. Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du REDHAC, et Me Alice Nkom ont récemment défié les mesures imposées par le ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), dirigé par Paul Atanga Nji.
En effet, le 6 décembre dernier, le ministre de l’Administration territoriale a signé un arrêté suspendant cette organisation. Le communiqué précise qu’est de « nulle et de nul effet, pour défaut d’autorisation et activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national l’association dénommée Réseau des Défenseurs des Droits humains en Afrique Centrale ( Redhac) ». L’arrêté annonce également que « sont et demeurent interdites sur toute l’étendue du territoire national toutes activités, publications, réunions et manifestations initiées ou soutenues par le REDHAC ».
Suite à ce communiqué, les locaux du REDHAC ont été scellés par la police, ce qui a provoqué des réactions vives parmi les défenseurs des droits humains. Maximilienne Ngo Mbe a d’ailleurs qualifié cette action « d’atteinte aux libertés fondamentales ».
Acte de résistance
En présence des médias, Alice Nkom a retiré les scellés, qualifiant cet acte de résistance pacifique. « Je brise ces scellés au nom de l’article 191 du Code pénal, intitulé “Rip le scellé”. Tout ça, c’est de la folie et il faut que le président de la République arrête son ministre (Atanga Nji, NDLR) », a déclaré Me Alice Nkom au micro d’Équinoxe TV.
Cela démontre leur engagement à poursuivre leurs activités malgré les pressions et l’interdiction du ministre de l’Administration territoriale.
Réactions et implications
Bien que le ministre Paul Atanga Nji n’ait pas encore réagi officiellement, les observateurs anticipent une escalade des tensions entre le gouvernement et la société civile. Le REDHAC appelle à la solidarité internationale pour contrer ce qu’il considère comme une tentative de museler ses actions. « C’est illégal, c’est brouillon, c’est trop », dénonce la PCA du REDHAC, Alice Nkom.
Cet incident soulève des questions importantes sur l’espace accordé à la société civile au Cameroun et met en lumière les défis auxquels font face les organisations de défense des droits humains dans la région.
Le conflit entre le REDHAC et le gouvernement pourrait représenter un tournant dans la lutte pour les libertés fondamentales, surtout en cette période préélectorale et illustre les tensions persistantes entre les autorités camerounaises et les défenseurs des droits humains, soulignant ainsi la nécessité d’une vigilance continue et d’un soutien international pour la protection desdits droits.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️