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L’annonce du décès du pape François, survenu lundi matin à l’âge de 88 ans, a plongé le monde catholique dans le deuil. Mais à Rome, c’est un autre visage du Vatican qui se dessine : celui d’une capitale religieuse devenue, pour quelques jours, le centre névralgique de la planète.
Des centaines de milliers de fidèles sont attendus sur la place Saint-Pierre samedi 26 avril, jour des funérailles. Et avec eux, un impressionnant cortège de dignitaires, chefs d’État et têtes couronnées, venus rendre un dernier hommage à celui qui aura marqué l’histoire contemporaine de l’Église par sa proximité avec les pauvres, son franc-parler et ses gestes de réforme.
Un ballet diplomatique exceptionnel
Donald Trump, Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, Keir Starmer, Olaf Scholz, Ursula von der Leyen, Javier Milei… la liste des dirigeants attendus samedi à Rome évoque davantage une session extraordinaire de l’ONU qu’un office religieux.
Le prince William représentera la couronne britannique, tandis que le roi Felipe VI et la reine Letizia d’Espagne feront aussi le déplacement. Si Vladimir Poutine a décliné l’invitation – son mandat d’arrêt international l’en empêchant – plusieurs monarques, chefs d’États africains et asiatiques, ainsi que des représentants religieux du monde entier, devraient s’ajouter à cette cohorte planétaire.
Comme en 2005 lors des obsèques de Jean-Paul II, la messe pontificale sera retransmise en direct dans plus de 100 pays.
La ferveur populaire et le recueillement
Le Vatican a diffusé dès mardi les premières images du pape reposant dans son cercueil ouvert, entouré de deux gardes suisses. Vêtu de blanc et de rouge, chapelet en main, le souverain pontife a reposé dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, avant d’être transféré à la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront lui rendre hommage jusqu’à vendredi soir.
Mercredi, jeudi et vendredi, la basilique sera exceptionnellement ouverte jusqu’à minuit, pour permettre aux pèlerins du monde entier de s’incliner devant sa dépouille. Sans catafalque, selon son souhait, et dans une simplicité voulue.
Une ville transformée, une économie dopée
Rome est d’ores et déjà la ville la plus visitée du monde cette semaine. Hôtels complets, restaurants bondés, files interminables devant les musées : la capitale italienne voit affluer pèlerins, touristes, journalistes, caméras et officiels.
Cet événement, bien que dramatique, s’annonce comme un véritable coup de pouce pour l’économie locale. Le secteur de l’hôtellerie-restauration prévoit une hausse d’au moins 40 % de son chiffre d’affaires sur la semaine. Les compagnies de transport, les guides touristiques, les commerces du centre historique, mais aussi les prestataires événementiels bénéficient d’une activité dense et continue.
Dans les quartiers proches du Vatican, certains commerçants parlent même d’un regain post-pandémie qu’aucune fête religieuse annuelle n’avait encore permis d’atteindre. “C’est une ferveur, mais aussi une manne. Rome vit un moment historique, douloureux mais profitable”, glisse un restaurateur de Borgo Pio.
Un deuil, une transition
Alors que les drapeaux sont en berne et que les prières publiques se succèdent, l’Église s’apprête aussi à tourner une page. Soixante cardinaux se sont déjà réunis pour définir les modalités des obsèques. Les 135 cardinaux électeurs se retrouveront dans les jours à venir pour entrer en conclave et élire le 267e successeur de Pierre.
Mais pour l’heure, Rome reste suspendue à ce moment unique : l’adieu à un pape qui aura su redonner un souffle humain à l’institution. Dans les rues pavées de la Cité éternelle, entre recueillement et opportunités, les pas du monde entier convergent vers un seul point : la place Saint-Pierre.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️