Cameroun| Annoncé en Chine ce 3 septembre, Paul Biya ne bougera pas de Yaoundé.

Le Président de la République du Cameroun a été invité aux côtés de quelques chefs d’État africains par Xi Jinping pour la commémoration des 80 ans de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise. Pour des raisons encore inconnues, Paul Biya ne prendra pas personnellement part à cet événement.

La Chine s’apprête à célébrer un moment marquant de son histoire. En septembre 1931, prenant pour prétexte la destruction d’une partie de la voie ferrée japonaise à Mukden, dans une localité chinoise, le Japon décide d’envahir la Mandchourie, vaste territoire situé dans le Nord-Est de la Chine, pour y établir un État. Puis viendra la guerre sino-japonaise, de 1937 à 1945. C’est la fin de cette guerre et l’affranchissement de l’empire du milieu des velléités suprémacistes japonaises que la Chine célèbre. À cette occasion, une vaste parade militaire est prévue.

Cette année encore, l’État communiste a convié plusieurs présidents africains, parmi lesquels Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe, Denis Sassou Nguesso du Congo et Paul Biya du Cameroun. Alors qu’Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe est arrivé à Pékin le 1er septembre et Sassou Nguesso le jour d’après, pas l’ombre de Paul Biya en Chine. Le traditionnel dispositif sécuritaire le long du corridor Etoudi – Nsimalen, signe annonciateur d’un voyage présidentiel, n’est pas déployé.

Les services de la présidence de la République n’ont pas encore communiqué sur les raisons de cette absence et sur l’identité de la personnalité qui représentera le chef de l’État ce 3 septembre en Chine. Candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, Paul Biya travaille à l’économie. Ses sorties officielles sont rares. Les dernières nouvelles à son sujet datent de l’audience qu’il a accordé il y a quelques jours à Thierry Marchand, l’ancien ambassadeur de France au Cameroun arrivé en fin de séjour.

Le diplomate a confié avoir rencontré un homme « extrêmement conscient de la réalité des sujets abordés ». « Il m’a semblé vraiment être quelqu’un qui est aux affaires, qui tient véritablement le manche du pays et qui va s’engager dans une nouvelle campagne présidentielle pour un nouveau mandat », a déclaré Thierry Marchand.

À 92 ans, Paul Biya, qui est au pouvoir depuis 43 ans, s’apprête à solliciter de nouveau l’adhésion des Camerounais à un projet de société qu’il présentera certainement dans les tous prochains jours.