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Afrique| Amobe Mevegue : L’Héritage d’un journaliste au service de la vérité et de la culture Africaine.

Par Afrik-Inform
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08 septembre 2021-08 Septembre 2024 : Il y a trois ans, le monde des médias perdait l’une de ses figures les plus emblématiques : Amobe Mevegue. Journaliste, animateur et passionné de culture, il a marqué le paysage médiatique Africain et mondial par son engagement indéfectible pour la vérité et la justice.

Décédé des suites d’un palu grave à 52 ans , il revenait des obsèques de sa tante dans son pays natal le Cameroun mais le temps ne l’a pas effacé dans les mémoires .

Un parcours exemplaire

Né au Cameroun en 1968, Amobé Mévégué arrive en France à l’âge de cinq ans.Diplômé d’un DEUG de communication et d’une licence d’études cinématographiques, il poursuit sa formation au Conservatoire libre du cinéma français de Paris (promotion 92/94).

À cette époque, il travaille pour plusieurs radios africaines et antillaises (Tabala FM, Tropic FM, Media Tropical). Il réalise aussi des courts-métrages2.

Dès le milieu des années 1980, il fait figure de pionnier en prenant part à l’aventure de Tabala FM, première radio africaine établie en France. C’est là qu’il déploie sa passion pour le journalisme essentiellement autour des questions de développement durable.

À partir de 1994, il produit Plein Sud3, émission quotidienne diffusée pour plus de 45 millions d’auditeurs, sur les ondes de Radio France Internationale.

En 1996, en parallèle à ses activités chez RFI, il coproduit Africa Musica, le premier hit-parade des musiques africaines. Cette émission est diffusée sur le réseau des chaînes de télévisions nationales d’une trentaine de pays d’Afrique grâce à CFI (Canal France Internationale).

En 1998, sur MCM Africa, il invente avec Myriam Seurat, le premier talk-show quotidien de la diversité. La même année alors PDG de la société MVG, c’est aux côtés de son ami le célèbre journaliste ivoirien Joseph Andjou, qu’il produit pour Canal+ le film documentaire Abidjan on dit quoi autour du thème de l’humour ivoirien.

En 2000, il crée le magazine de presse écrite Afrobiz tiré à 50 000 exemplaires, ainsi que le site associé Afrobiz.com4.

À partir de 2002, et pendant quatre saisons sur TV5Monde, pour l’émission Acoustic5, il reçoit sur son plateau les plus grands noms de la musique internationale. Depuis 2010, il anime le journal de la culture musique de la chaîne d’information internationale France 24.

À partir de 2014, Amobé Mévégué anime, aux côtés de Lise-Laure Etia et de Christian Eboulé, le magazine mensuel Africanités dédié au continent africain et à tous les Africains qui rayonnent à travers le monde6. Cette émission aborde les grands thèmes de société et la culture au sein de débats avec un invité fil rouge.

Durant la pandémie de Covid-19, il s’entoure de quelques professionnels de l’audiovisuel parmi lesquels Sandrine Dacier, Miss Mahop, Prince Bafouolo, Jahfajah, et crée un événement de prestige en ligne: le « WAN Show 2.07 » (World Wide Afro Network) auquel participent près de 200 personnalités de tous horizons : Youssou N’Dour, Chris Martin (Coldplay), Naomi Campbel, Kassav, Angélique Kidjo, Gad Elmaleh, l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings, etc. Soutenu par l’Unesco, le WAN a connu deux éditions, en mai 2020 et 2021, lors de la Journée de l’Afrique8.

Il préparait la production d’un long-métrage et d’une série avec Netflix et Il ambitionnait aussi de créer une banque d’archives visuelles du continent africain.

Dirigeant de média depuis la création du magazine Afrobiz, il est finalement à la tête de la chaîne de télévision panafricaine dont il est fondateur, Ubiznews9, disponible en Afrique sur le Bouquet Canal Satellite, et en France sur le Câble10.

Un attachement indéfectible pour sa culture

Amobe n’était pas seulement un journaliste ; il était également un fervent défenseur de la culture. À travers ses émissions, il a donné une plateforme aux artistes, écrivains et penseurs du pays, mettant en lumière la richesse et la diversité de la culture camerounaise. Son travail a contribué à renforcer l’identité culturelle du Cameroun sur la scène internationale.

Il fait partie des rares personnalités qui ont décidé de conserver jalousement leur nationalité. Alors qu’il croulait sous le poids des propositions, Amobé a toujours conservé fièrement sa nationalité Camerounaise malgré les contraintes que lui posait ce passeport pour ses déplacements professionnels dans le monde. Pour affirmer son africanité, il a renoncé à son prénom « Alain » pour adopter un nom qui sonne purement africain : Amobe Mevegué.

Même au niveau vestimentaire, il prenait soin à toujours avoir sur lui quelque chose qui lui rappelait l’Afrique… Il se définissait comme étant un « citoyen de l’Afrique » et un « journaliste panafricain » .

Un Héritage Durable

Le décès d’Amobe Mevegue a laissé un vide immense dans le paysage médiatique . Cependant, son héritage perdure. Ses collègues et admirateurs continuent de se souvenir de lui , JP Rémy Ngono espère que «son frère » comme il appelait affectueusement «repose en paix auprès de ses ancêtres qu’il a tant fait pour honorer la mémoire » .

Le journaliste sportif en service à RFI affirme également que « du haut des cieux, Amobe Mevegue continuera à inspirer la jeunesse Africaine qui suit ses repaires » .

Pheel Pambou, journaliste et PDG de Teyenna Media se souvient d’un « journaliste et animateur dont l’impact a profondément marqué notre génération et d’un véritable passionné de l’Afrique » .

Pour le confrère, Amobe a su « capturer l’essence de notre continent à travers ses reportages et ses émissions, mettant en lumière les histoires souvent négligées et apportant une voix à ceux qui en avaient besoin » .

Il poursuit en rappelant que « son engagement envers l’Afrique et sa culture, ainsi que sa capacité à inspirer les autres, continuent de résonner dans nos cœurs et nos esprits » .

Cathy Yogo quant à elle affirme « le malheur de t’avoir perdu ne me fait pas oublier le bonheur de t’avoir connu.
Doux repos là-bas » .

En rendant hommage à cet homme exceptionnel, nous célébrons non seulement sa vie, mais aussi son impact durable sur le journalisme et la culture sur le continent. Que sa mémoire vive à travers les actions de ceux qui suivent ses traces. Repose en paix !!!

Constantin Gonnang, Afrik Inform ☑️

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