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Kigali a annoncé hier la fin immédiate de ses relations avec Bruxelles, accusant la Belgique d’ingérence et de soutenir une campagne hostile contre le RDC.
La décision, selon Kigali, est une réponse aux « tentatives néocoloniales » de Bruxelles et à son rôle jugé néfaste dans le conflit en République Démocratique du Congo (RDC).
« La Belgique a constamment miné le Rwanda, bien avant et pendant le conflit en cours en RDC », affirme le communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères. Kigali accuse la Belgique d’avoir adopté une posture ouvertement hostile, notamment en mobilisant la communauté internationale contre le Rwanda.
En conséquence, tous les diplomates belges présents au Rwanda ont reçu l’ordre de quitter le pays sous 48 heures. Le Rwanda assure cependant qu’il respectera la Convention de Vienne en protégeant les locaux et archives de la mission diplomatique belge à Kigali.
Le rôle de la Belgique dans le conflit en RDC dénoncé
Le Rwanda reproche à la Belgique d’avoir pris position dans la crise sécuritaire qui secoue l’est de la RDC, un conflit marqué par des tensions entre le Rwanda et Kinshasa.
Kigali accuse Bruxelles d’exploiter cette situation pour déstabiliser le pays et entretenir une opinion défavorable au Rwanda sur la scène internationale.
« La Belgique continue de se mobiliser systématiquement contre le Rwanda dans différents forums, utilisant mensonges et manipulations », dénonce le communiqué.
Depuis plusieurs années, Kigali rejette les accusations selon lesquelles il soutiendrait des groupes rebelles en RDC, notamment le M23. De son côté, la Belgique a maintes fois exprimé son soutien au gouvernement congolais, une position que le Rwanda perçoit comme biaisée et hostile.
Un passif colonial et des accusations sur le génocide de 1994
Outre le contexte actuel, le Rwanda rappelle également le rôle historique de la Belgique dans les tensions ethniques qui ont marqué son passé.
Kigali accuse Bruxelles d’avoir été un acteur majeur dans la division ethnique qui a conduit au génocide contre les Tutsi en 1994.
« La Belgique a créé et entretenu une discrimination et une persécution enracinés, finalement utilisées par des groupes qui propagent le négationnisme du génocide et entretiennent l’idéologie génocidaire », martèle le communiqué.
Ces accusations ne sont pas nouvelles, mais elles prennent un relief particulier dans un contexte où le Rwanda et la Belgique avaient amorcé un rapprochement diplomatique ces dernières années, notamment avec des gestes de reconnaissance de la responsabilité belge dans l’histoire rwandaise.
Une rupture aux conséquences incertaines
Cette décision marque un tournant majeur dans les relations entre Kigali et Bruxelles, qui ont longtemps oscillé entre coopération et tensions. La Belgique est un acteur clé dans l’aide au développement du Rwanda, et la rupture de ces relations pourrait avoir des répercussions sur plusieurs domaines, notamment économiques et humanitaires.
Cette escalade diplomatique intervient dans un contexte où les relations entre le Rwanda et certains partenaires occidentaux se sont tendues, notamment sur la question du conflit en RDC et des droits de l’homme.
Constantin Gonnang, Afrik inform ☑️
