Face à la montée des tensions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’Organisation des Nations unies (ONU) a frappé du poing sur la table, exigeant le retrait immédiat des « forces étrangères ». Dans le même élan, le Kenya appelle à un sommet d’urgence de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) pour tenter de freiner l’escalade.
Alors que les rebelles du M23, soutenus par des éléments rwandais selon l’ONU, menacent la ville stratégique de Goma, les membres du Conseil de sécurité, réunis en urgence ce dimanche 26 janvier, ont fermement dénoncé les ingérences extérieures. « Nous condamnons cette violation flagrante de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC », martèle une déclaration officielle.
Le rapport accablant des experts onusiens mentionne jusqu’à 4 000 soldats rwandais opérant aux côtés des rebelles, accentuant la pression sur Kinshasa. Ce soutien militaire, qualifié de « guerre déguisée » par le gouvernement congolais, exacerbe la crise humanitaire à Goma, où un million d’habitants et déplacés vivent sous la menace permanente des combats.
Un sommet régional pour éteindre l’incendie
Prenant la mesure de la gravité de la situation, le président kényan William Ruto, à la tête de l’EAC, a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire dans les 48 heures. « Il est temps pour les dirigeants de la région de se réunir et de tracer une voie de sortie à cette crise », a-t-il déclaré, saluant la participation confirmée de Félix Tshisekedi et de Paul Kagame.
Ce sommet apparaît comme une ultime bouée de sauvetage après l’échec des précédentes médiations. En décembre, une rencontre prévue sous l’égide de l’Angola entre les présidents congolais et rwandais avait été annulée, les négociations ayant tourné à l’impasse.
Une paix qui s’effrite comme du sable
L’histoire récente de l’est congolais est marquée par une succession de cessez-le-feu aussi fragiles qu’éphémères. Depuis juillet, plusieurs trêves ont été conclues, avant d’être systématiquement violées.
Cette fois, l’ONU hausse d’un ton. Antonio Guterres, secrétaire général de l’organisation, a directement interpellé Kigali : « Les Forces rwandaises de défense doivent cesser de soutenir le M23 et se retirer immédiatement du territoire congolais. »
Des paroles fortes, mais suffiront-elles à enrayer la machine de guerre ? Les regards sont désormais tournés vers Nairobi, où l’espoir d’une solution collective semble encore possible.
Pourtant, l’ombre d’un conflit régional généralisé plane, alimentée par les rivalités historiques et les intérêts croisés dans cette zone riche en ressources naturelles.
La RDC se trouve aujourd’hui à un carrefour : choisir la voie de la paix ou sombrer dans une nouvelle spirale de violences. L’heure est grave, et le monde observe, suspendu aux décisions des prochains jours.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️