L’année 2025 s’annonce riche en évènements marquants pour l’Afrique. Entre enjeux politiques, grands rendez-vous sportifs, transformations économiques et commémorations historiques, le continent se prépare à écrire une page mémorable de son histoire.
Nouvelle ère à l’Union africaine : qui succédera à Moussa Faki Mahamat ?
Le leadership de l’Union africaine changera de mains en février 2025 lors du Sommet des chefs d’États et de gouvernements à Addis-Abeba. Après deux mandats du Tchadien Moussa Faki Mahamat, le prochain président de la Commission sera issu de l’Afrique de l’Est, tandis que la vice-présidence reviendra à un représentant d’Afrique du Nord.

Les prétendants au poste suprême ont déjà présenté leurs visions à travers un débat intitulé Mjadala Afrika : Raila Odinga (79 ans, Kenya), vétéran politique, Mahamoud Ali Youssouf (58 ans, Djibouti), diplomate chevronné, Anil Gayan (76 ans, Maurice) et Richard Randriamandrato (65 ans, Madagascar).
Entre l’expérience politique d’Odinga et la diplomatie pragmatique de Youssouf, la bataille promet d’être serrée. Le choix des chefs d’État, par un vote à la majorité des deux tiers, déterminera qui portera les ambitions panafricaines pour les quatre prochaines années.
Le Maroc accueille la CAN et prépare le Mondial 2030
Du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, les projecteurs du football africain seront braqués sur le Maroc. La Coupe d’Afrique des Nations (CAN), dans sa 35ᵉ édition, réunira 24 équipes dans un décor digne des plus grands évènements sportifs.

Outre son aspect sportif, cette CAN aura une dimension géopolitique et économique pour le Maroc, qui capitalise sur son rôle de leader africain. En ligne de mire, la Coupe du Monde 2030 que le royaume coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.
Avec des infrastructures ultramodernes et un afflux massif de visiteurs, cet évènement devrait renforcer le rayonnement international du Maroc et stimuler des secteurs stratégiques tels que le tourisme et le BTP.
Cedeao et AES : le jour du divorce
Le 29 janvier 2025, la rupture entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Confédération des États du Sahel (AES) deviendra officielle. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger tourneront définitivement la page de leur appartenance à la Cedeao pour se concentrer sur leur alliance sahélienne, même si pour eux , le divorce est déjà acté.

Ils ont par ailleurs dévoiler ce jour le logo officiel de la confédération. Ce départ engendre des défis économiques majeurs : ces pays enclavés dépendront encore des ports ouest-africains pour leur commerce. Pourtant, l’AES promet un espace sans visa et une libre circulation pour les ressortissants des deux entités, illustrant une volonté d’apaisement malgré des relations redessinées.
Présidentielles et transitions : des urnes aux incertitudes
L’Afrique verra défiler de nombreux scrutins présidentiels en 2025. En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara (82 ans) briguera un quatrième mandat face à des opposants de taille, comme Tidjane Thiam (61 ans), candidat du PDCI, et l’ancien président Laurent Gbagbo (78 ans). L’opposition divisée pourrait néanmoins offrir un boulevard au parti au pouvoir.
Au Cameroun, Paul Biya, l’un des doyens des chefs d’État africains risquerait de prolonger son règne à 91 ans car étant l’homme de la situation et l’homme des grandes ambitions. Pour son ministre des enseignements supérieurs et par ailleurs cadre du parti RDPC, la loi lui permet de briguer un 8ieme mandat et lui seul pourrait en décider.
Cependant, plusieurs autres candidats se sont déjà dévoilés comme Maurice Kamto, principal opposant , Akere Muna ou encore Cabral Libi pour ne citer que ceux là.

Même si cela n’est pas encore officiellement confirmé, les rumeurs liées à l’organisation de la prochaine présidentielle au Gabon avant août 2025 battent son plein.
Si le président de la transition a plus d’une fois invité le gouvernement à hâter le pas sur les réformes devant conduire à restauration des institutions, l’arrêté n°0002392/MIS du 26 décembre 2024 signé du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, fixant la période de révision de la liste électorale ne fait plus aucun doute que le général Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite anticiper cette élection à laquelle il devrait lui-même être candidat.
Selon cet arrêté, l’opération de révision de la liste électorale est fixée du 2 au 31 janvier 2025, de 8 heures à 18 heures. Celle-ci s’effectuera sur toute l’étendue du territoire national et dans les représentations diplomatiques et postes consulaires du Gabon pour l’année 2025. Dans le cadre de cette opération, le gouvernement annonce également la mise en place de 181 commissions d’enrôlement, soit 158 sur le territoire national et 23 à l’étranger.
Les transitions politiques en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, issues de coups d’État récents, pourraient également voir leurs échéances électorales reportées, prolongeant l’instabilité institutionnelle.
Marche Verte : le Maroc célèbre un cinquantenaire symbolique
Le 6 novembre 2025 marquera les 50 ans de la Marche Verte, une mobilisation pacifique historique ayant permis au Maroc de récupérer ses provinces sahariennes. Cet anniversaire sera célébré en grande pompe pour rappeler la transformation spectaculaire des régions sahariennes, devenues des pôles économiques majeurs.

À travers cet événement, le Maroc réaffirmera sa souveraineté sur le Sahara occidental, soutenue par un nombre croissant de pays tels que les États-Unis, l’Espagne et la France. La diplomatie marocaine, forte de ces victoires, entend consolider ses acquis sur la scène internationale.
Le G20 en Afrique : une première historique
En novembre 2025, le G20 se tiendra pour la première fois sur le continent africain, sous la présidence de l’Afrique du Sud. Avec pour thème « Solidarité, égalité et développement durable », ce sommet ambitionne de mettre les priorités africaines au cœur des débats mondiaux.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa souhaite inscrire durablement les défis africains – pauvreté, chômage, inégalités – à l’agenda global. L’évènement sera aussi une vitrine pour l’Union africaine, nouvellement membre du G20, et pour l’Afrique du Sud, seul pays africain présent depuis la création du forum.
La BAD cherche son nouveau capitaine
Après huit ans à la tête de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina passera le relais en mai 2025. La compétition pour sa succession s’annonce acharnée, avec des candidats comme Amadou Hott (Sénégal), Samuel Munzela Maimbo (Zambie), Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud), et d’autres figures influentes.

Le scrutin, où le Nigeria joue un rôle crucial en tant que premier actionnaire, reflète les enjeux stratégiques de cette institution clé pour le financement du développement africain.
Entre bouleversements politiques, évènements sportifs de grande envergure, et défis diplomatiques, 2025 sera une année décisive pour l’Afrique. Le continent, fort de sa résilience et de ses ambitions, avance avec détermination sur la scène internationale.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️