Table of Contents
Depuis l’arrivée d’Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, la liberté de la presse au Burkina Faso connaît un déclin inquiétant. Entre la suspension de plusieurs médias, l’arrestation de journalistes et la dissolution récente de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), le climat médiatique est marqué par une pression croissante du régime militaire sur la profession.
Une répression de plus en plus marquée
Ces derniers mois, les autorités burkinabè ont multiplié les mesures restrictives à l’encontre des médias et des professionnels de l’information. Plusieurs journalistes ont été arrêtés ou intimidés pour leurs enquêtes critiques sur la gestion du pouvoir et des conflits sécuritaires.
Certains ont été détenus au secret, tandis que d’autres ont été contraints à l’exil par peur de représailles. Des organes de presse ont également été suspendus ou fermés.
Des médias étrangers comme Radio France Internationale (RFI) et France 24 ont vu leurs diffusions interdites, tandis que des médias locaux critiques du régime subissent des pressions financières ou des fermetures administratives.« Nous vivons dans une situation où publier un article critique peut nous envoyer en prison ou nous forcer à quitter le pays », témoigne sous anonymat un journaliste burkinabè.
L’Association des journalistes du Burkina dans le viseur du régime
Le 25 mars 2025, la junte a franchi un nouveau cap en annonçant la dissolution de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), l’une des principales organisations défendant la liberté de la presse et les conditions de travail des journalistes.
Les autorités ont justifié cette décision par des « activités subversives » et une « collusion avec des entités étrangères pour déstabiliser le pays ». Un motif dénoncé par plusieurs observateurs comme une tentative de réduire au silence l’une des dernières voix indépendantes dans le paysage médiatique burkinabè.« La dissolution de l’AJB marque une nouvelle étape dans la volonté du pouvoir de contrôler totalement l’information et d’intimider les journalistes », analyse un expert en gouvernance démocratique.
Un climat de peur et d’autocensure
Face à ces pressions, de nombreux journalistes burkinabè choisissent désormais l’autocensure pour éviter des représailles. Certains médias adaptent leur ligne éditoriale pour éviter de critiquer directement la junte ou la gestion des conflits sécuritaires.
D’autres tentent de résister en s’appuyant sur les réseaux sociaux ou des plateformes numériques alternatives, mais avec des risques élevés de répression.
Les organisations de défense de la liberté de la presse, tant au niveau national qu’international, appellent à la fin des restrictions et au respect des engagements du Burkina Faso en matière de droits fondamentaux.
Pour l’instant, la junte reste inflexible, renforçant son emprise sur l’information et rendant l’exercice du journalisme de plus en plus périlleux dans le pays.
Thomas.s pour Afrik inform ☑️