À quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) est au centre d’une polémique alimentée par des documents officiels et des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Certains observateurs évoquent un bicéphalisme au sein de la formation politique dirigée par Cabral Libii. Mais au-delà des perceptions, les faits et les décisions de justice établissent une réalité sans équivoque : il n’existe qu’un seul PCRN légalement reconnu.
Le 30 janvier 2025, Cabral Libii, président national du PCRN, a pris la parole pour dénoncer une campagne visant à affaiblir son parti. Il accuse des membres du gouvernement d’ourdir des stratégies destinées à perturber sa candidature à la présidentielle.
Peu après cette déclaration, un communiqué du ministère de l’Administration territoriale (MINAT) accompagné d’images annonçant le soutien du parti au président de la République en vu des élections présidentielles 2025 a circulé sur les réseaux sociaux, semant la confusion autour de l’identité du PCRN.
Face à cette situation, la direction du parti a réagi avec fermeté, rappelant que les éléments diffusés ne reflètent en rien la réalité actuelle du PCRN. Selon le communiqué du parti daté du 1ᵉʳ février 2025, les personnes mises en avant dans les documents du MINAT, bien que jadis affiliées au PCRN, ne font plus partie du parti. Certaines ont rejoint d’autres formations politiques et n’engagent donc plus le PCRN dans leurs actions.
Une unicité validée par la justice
Les tensions autour de la légitimité de la direction du PCRN ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, des dissensions internes ont opposé Cabral Libii à certains anciens cadres du parti.
L’un des épisodes marquants de cette bataille juridique est la tentative de l’ex-président du PCRN, Kona Robert, de contester les résolutions du congrès de 2019, qui avait consacré Cabral Libii comme président national.
En 2023, Kona Robert a introduit une requête en annulation de ces résolutions devant la justice. Mais le 5 septembre 2024, le Tribunal de Première Instance de Kaélé l’a débouté.
Plus encore, le 25 septembre 2024, la Cour d’Appel de l’Extrême-Nord a rendu une décision ordonnant à Kona Robert de cesser d’agir au nom et pour le compte du PCRN, que ce soit en qualité de président ou sous toute autre appellation non prévue par les textes du parti.
Ces décisions judiciaires sont sans ambiguïté : Cabral Libii demeure le président légitime du PCRN, et toute tentative de faire croire à l’existence d’un autre PCRN repose sur des bases infondées.
Une stratégie d’intoxication politique ?
La diffusion d’éléments visant à entretenir le doute sur la gouvernance du PCRN intervient à un moment stratégique. À l’approche de la présidentielle, Cabral Libii et son parti constituent un acteur majeur du paysage politique camerounais. Dès lors, toute initiative de nature à fragiliser cette structure peut être interprétée comme une tentative de déstabilisation.
Pour le PCRN, l’essentiel reste ailleurs : mobiliser ses militants autour de son projet politique et assurer une forte présence dans le processus électoral. L’appel lancé aux militants du parti insiste sur la sérénité et la vigilance face aux manœuvres qui pourraient semer le doute parmi les sympathisants et l’opinion publique.
La rédaction d’Afrik inform ☑️
