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CAMEROUN | Championnat d’Afrique U20 de volley féminin : Quand les jeunes Africaines montent au filet de leurs ambitions

Du 4 au 11 août 2025, le Palais polyvalent des sports de Yaoundé vibre au rythme du Championnat d’Afrique de volleyball féminin U20. Entre balles smashées et espoirs portés, la compétition révèle bien plus que des talents sportifs : elle incarne un mouvement de conquête pour une génération de jeunes femmes africaines qui refusent de rester à l’arrière-plan.

Au Palais polyvalent des sports, chaque souffle semble chargé d’attente. Les murs vibrent au rythme des applaudissements, tandis que les regards des spectateurs oscillent entre concentration et espoir, suspendus à chaque échange sur le terrain. Le Championnat d’Afrique de Volleyball U20 Dames s’est ouvert à Yaoundé dans une ambiance à la fois festive et symbolique.

Une cérémonie d’ouverture colorée, portée par des groupes de danse, a mis en lumière la diversité culturelle camerounaise, marquant d’emblée le ton de cette édition. Sur le parquet, les Lionnes Indomptables du Cameroun ont lancé un message fort en balayant le Burundi 3 sets à 0 (25-03, 25-14, 25-11), dans un match à sens unique qui a électrisé le public. Un sans-faute, une démonstration de puissance, de cohésion et de maîtrise.

Plus tôt dans la journée, le Sénégal avait surpris le Kenya en s’imposant également 3 sets à 0 (25-13, 25-12, 25-11), tandis que l’Égypte dominait l’Ouganda (25-18, 25-19, 27-17), dans une rencontre plus équilibrée.

Des trajectoires individuelles dans un sport collectif

On les appelle « jeunes », mais elles sont déjà des battantes. Certaines ont quitté leur famille pour venir braver cette épreuve Africaine. D’autres ont dû choisir entre les bancs de l’école et l’exigence d’un sport encore marginalisé, surtout dans sa version féminine. « Jouer ici, pour mon pays, c’est une revanche », confie une joueuse nigérienne en bord de terrain, alors qu’elle s’étire discrètement avant le second match de la journée.

Peu médiatisé comme le football, le volleyball féminin peine à occuper l’espace qu’il mérite. Mais pour ces jeunes Africaines, il représente un levier d’élévation. Une manière de se dire qu’elles existent, qu’elles ont une voix, un corps en mouvement et une ambition légitime.

Le Cameroun en hôte engagé

Le Cameroun, pays hôte, a soigné son accueil. L’arrivée du ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, à 18h58 précises, a officialisé le début du tournoi, déjà entamé sportivement quelques heures plus tôt. La cérémonie protocolaire, ponctuée de discours, hymnes et animations culturelles, a donné une dimension solennelle à cette ouverture.

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Dans les tribunes, le ministre a lancé officiellement l’événement au nom du chef de l’État mais il a surtout salué l’engagement des jeunes athlètes, tout en exhortant les délégations au fair-play et à la combativité. Mais malgré ce soutien politique visible, l’événement souffre d’une fréquentation du public inégale, un symptôme révélateur du manque d’investissement structurel dans le sport féminin.

L’Afrique féminine se construit aussi sur le terrain

Ce championnat, c’est aussi un miroir de l’intégration africaine en mouvement. Les drapeaux s’entremêlent, les langues se croisent et les visages s’illuminent à chaque point marqué. Le volley devient un prétexte magnifique : celui de se découvrir Africaines ensemble, compétitrices sans rivalité identitaire. « Nous sommes adversaires sur le terrain, mais sœurs en dehors. C’est ça, le sport africain que nous voulons », murmure une coach égyptien, les bras croisés, observant ses joueuses comme on surveille des graines qui germent.

Une semaine pour frapper fort

La compétition se poursuit jusqu’au 11 août. Le Cameroun affrontera le Kenya ce mardi 5 août à partir de 18h, avec l’objectif de confirmer son excellente entrée en matière. Le Kenya, malgré sa défaite face au Sénégal, reste un adversaire redoutable.

L’Égypte et le Sénégal, solides dans leurs premières sorties, semblent également prêts à viser le sommet. Mais au-delà du palmarès final, une chose est sûre : ce tournoi ne sera pas qu’une parenthèse sportive. Il restera comme un manifeste silencieux pour le respect, la visibilité et la dignité des jeunes femmes africaines, prêtes à renverser les filets du statu quo.

Constantin GONNANG, afrik inform ☑️

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