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Cameroun| Foi – justice – pouvoir : les prélats Camerounais au cœur du débat politique.

Par Afrik-Inform
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Alors que le Cameroun entre dans une période électorale délicate, le débat fait grincer les dents: quel rôle pour les hommes religieux dans la scène politique ? L’écho de leurs voix s’élève de plus en plus contre un éventuel 8ᵉ mandat de Paul Biya, président au pouvoir depuis plus de 40 ans.

Entre les sermons du dimanche et les déclarations publiques, ces prélats semblent avoir troqué leurs robes liturgiques contre une toge d’influence sociale et politique.

Quand les églises deviennent des tribunes citoyennes

Les hommes religieux ont toujours joué un rôle dans la société, mais leur implication dans le fonctionnement politique d’un pays comme le Cameroun devient de plus en plus manifeste. Historiquement, l’Église a été à la fois un refuge pour les opprimés et une tribune pour les sans-voix.

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On se souvient des déclarations incendiaires du Cardinal Christian Tumi, qui exhortait les Camerounais à refuser l’injustice et à réclamer leurs droits. Les religieux ne sont pas des figures isolées. En 2018, plusieurs leaders religieux, notamment de la Conférence épiscopale camerounaise, ont critiqué le déroulement des élections présidentielles, mettant en lumière des fraudes et des irrégularités.

Leur courage face à un régime souvent répressif a inspiré de nombreux citoyens à oser prendre position. Un rôle légitime ou une ingérence ? Les détracteurs accusent les hommes religieux d’empiéter sur le domaine politique, une sphère qu’ils jugent incompatible avec la foi.

Pourtant, dans un pays où les institutions sont souvent fragilisées, les églises deviennent des bastions de moralité et de justice.«Quand les prophètes de l’Ancien Testament dénonçaient les rois injustes, étaient-ils dans l’erreur ?» S’interroge un pasteur. Ce dernier estime que les prélats ont un rôle prophétique : celui de dire la vérité, peu importe à qui elle dérange.

Le rôle des religieux dans le processus électoral ne s’arrête pas à la critique. Certains prélats camerounais participent activement à la sensibilisation des populations, appelant à des élections transparentes et à la paix.

À titre d’exemple, l’initiative « Paix et Justice », lancée par l’Église catholique en 2020, visait à former des milliers de jeunes aux droits électoraux et à la citoyenneté, cependant le ministre Jean De Dieu MOMO pense le contraire, pour lui « leur mission, en tant que chefs spirituels, est d’enseigner la morale, la citoyenneté, et le respect des lois » dit t’il .

Figures marquantes : quand le verbe devient une arme

Le Cardinal Tumi : une icône de la vérité

Décédé en 2021, le Cardinal Tumi reste une figure emblématique de la lutte pour la justice sociale au Cameroun. Dans ses multiples interventions, il n’a cessé de prêcher pour une gouvernance basée sur la transparence et l’équité. « Un pays sans justice est un pays sans avenir », répétait-il.

Monseigneur Kleda : le chantre de l’alternance

Le courageux archevêque de Douala, Monseigneur Samuel Kleda, a souvent dénoncé les dérives du régime en place. Lors des tensions post-électorales de 2018, il a exhorté les leaders politiques à respecter la volonté populaire.

Les prélats, médiateurs en temps de crise

Dans un pays fracturé par des tensions sociopolitiques, les hommes religieux se positionnent aussi comme des artisans de paix. Le rôle de l’Église dans la résolution de la crise anglophone en est un exemple éloquent.

Les prélats, souvent perçus comme neutres, ont facilité des dialogues entre le gouvernement et les séparatistes, bien que ces efforts n’aient pas toujours abouti.« Nous ne sommes ni pour le pouvoir ni pour l’opposition. Nous sommes pour le peuple » souligne un prêtre sous anonymat.

Une lueur d’espoir dans la tourmente

À quelques mois des prochaines élections, le Cameroun se trouve à un carrefour historique. Les religieux, avec leur aura de moralité et leur influence sur les masses, pourraient bien être les gardiens de la démocratie naissante.

Dans une nation où la politique divise, peut-être que les voix des clochers sauront résonner plus fort que les tambours de la discorde. Après tout, n’est-ce pas au carrefour des crises que naissent les plus grandes révolutions ?

L’éditorial de la rédaction ☑️

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