Disparu ce 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, le pape François laisse derrière lui un héritage pastoral aussi audacieux que contesté. Parmi ses positions les plus discutées : son ouverture envers la communauté LGBT+, que beaucoup de fidèles considéraient comme une fracture doctrinale. Dans les rangs conservateurs de l’Église, l’heure est à « l’espérance d’un retour à la fermeté sur le sujet ».
Une posture qui a divisé l’Église.
Dès les premiers mois de son pontificat, le pape François avait choisi d’adopter un ton résolument différent envers les personnes homosexuelles. Refusant de juger, prônant l’accueil et la reconnaissance, il avait bousculé la tradition et ouvert une brèche dans l’enseignement millénaire de l’Église.> « Si une personne est gay et cherche Dieu, qui suis-je pour juger ? » lançait-il en 2013, une phrase qui allait résonner comme un tremblement de terre doctrinal.
Pour une partie du monde, ces paroles avaient été saluées comme un signe d’humanité. Mais pour de nombreux catholiques, notamment en Afrique, en Europe de l’Est et au sein de courants conservateurs occidentaux, elles symbolisaient une déviation, un compromis dangereux avec l’esprit du monde.
Une Église en perte de repères ?
Les gestes du pape François envers la communauté LGBT+ ont souvent été interprétés comme un assouplissement de la doctrine. Son soutien public à la reconnaissance des unions civiles homosexuelles en 2020 a ravivé les tensions. « Ce qu’il faut, c’est une loi sur l’union civile », affirmait-il dans un documentaire. Une phrase jugée ambiguë, voire préoccupante, par une partie du clergé.
Certains prêtres et évêques avaient exprimé leur malaise, pointant le risque de confusion parmi les fidèles. Pour eux, l’accueil pastoral ne saurait équivaloir à une validation morale. Des figures influentes comme le cardinal Sarah ou l’archevêque Chaput avaient à plusieurs reprises appelé à plus de clarté doctrinale.
La communauté chrétienne espère un recentrage
À l’annonce de la mort du pape François, si les hommages pleuvent pour sa simplicité et son charisme, d’autres voix se font entendre, appelant l’Église à revenir à ses fondements.
Dans les églises de Varsovie, de Lagos ou de Bogotá, des fidèles interrogés se disent « soulagés de pouvoir espérer un successeur plus ferme, plus enraciné dans la Tradition ». L’influence du pape François sur certains sujets sensibles, notamment l’homosexualité, est vue par beaucoup comme une période de confusion qu’il convient désormais de dépasser. « L’Église n’a pas à s’adapter à la société, mais à guider les âmes vers la vérité », déclare un prêtre d’Amérique latine, interrogé par un média catholique.
Alors que s’ouvre la période de deuil, les regards se tournent déjà vers le conclave à venir. Plusieurs figures conservatrices espèrent voir émerger un pontife moins souple, plus fidèle à l’enseignement traditionnel sur la famille et la morale sexuelle.
Le décès du pape François met fin à une ère pastorale marquée par une volonté d’ouverture, mais aussi par de profondes divisions internes. Pour beaucoup, il est temps que l’Église catholique retrouve une voix claire, cohérente et sans équivoque sur les valeurs qu’elle défend.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️