Le 25 janvier 2025, une nouvelle étape du conflit entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a été franchie, alors que les forces rebelles du M23, soutenues par Kigali, intensifiaient leur offensive. Goma, la capitale du Nord-Kivu, se retrouvait alors sous la menace directe du groupe armé.
Dans cet article, Afrik Inform revient sur les événements majeurs qui ont secoué la région du 25 au 31 janvier, plongeant la RDC dans une crise de plus en plus préoccupante.
25 Janvier : Une menace imminente
Les combattants du M23, renforcés par des troupes rwandaises, ont annoncé qu’ils prendraient Goma avant la fin du week-end. La capitale du Nord-Kivu, vitrine de la RDC à l’est du pays, se préparait à une offensive sans précédent.
L’ultimatum lancé aux forces de sécurité locales, ainsi qu’aux soldats de la paix, de se rendre avant l’aube de lundi n’a fait qu’amplifier la tension.Le même jour, l’ONU réagissait avec force, condamnant cette escalade.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son indignation face à l’agression, tout en déplorant la mort tragique de soldats de la paix, notamment neuf Sud-Africains. Le Secrétaire général Antonio Guterres a mis la pression sur Kigali, exigeant le retrait immédiat de ses troupes de la RDC, tandis que Kinshasa rompait ses relations diplomatiques avec son voisin.
26 Janvier : Goma, théâtre des premières batailles
Dans la nuit du 26 janvier, les premières fusillades résonnaient à Goma. Les rebelles du M23 pénétraient la ville sous une pluie de balles et d’explosions, semant la panique dans les rues. Des vidéos, partagées massivement sur les réseaux sociaux, témoignaient de l’intensification des combats.
Les forces congolaises et les casques bleus, impuissants, se retiraient sous la pression. La capitale était désormais sous contrôle partiel du M23, bien que la résistance se poursuive dans certains quartiers. La situation humanitaire se dégradait rapidement, avec des centaines de blessés affluant dans les hôpitaux déjà débordés.
27 Janvier : Une situation qui se complique
Le gouvernement congolais, par la voix de son porte-parole, Patrick Muyaya, confirmait l’implication directe des troupes rwandaises à Goma. Le M23, quant à lui, revendiquait la prise de la ville, qualifiant cet événement de « libération » et appelait à la tranquillité des habitants.
La violence ne s’arrêtait pas là : à Kinshasa, des manifestants en colère prenaient pour cible les ambassades étrangères, et des scènes de pillages secouaient la capitale congolaise.
Au Conseil de sécurité, la RDC formulait des exigences fermes : retrait immédiat des troupes rwandaises, sanctions économiques contre Kigali et une transparence totale sur les livraisons d’armements. Mais les négociations semblaient au point mort, chaque camp campant sur ses positions.
28 Janvier : Un front explosif
Au lendemain de cette journée de violences, les tensions atteignaient un point culminant. Les troupes rwandaises, toujours présentes dans les environs de Goma, subissaient des frappes de l’armée congolaise, qui revendiquait encore le contrôle de 80 % de la ville.
Les manifestants à Kinshasa, toujours furieux contre le Rwanda, poursuivaient leur campagne de protestation. De leur côté, les Nations Unies faisaient état de la gravité de la situation, multipliant les réunions d’urgence, mais les appels à la paix restaient sans effet.
Le Kenya, président de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), annonçait un sommet de crise dans les 48 heures, bien que la RDC refusait de négocier avec le M23, un groupe qu’elle qualifie de « terroriste ».
29 Janvier : La guerre pour l’aéroport et l’intensification des combats
Le 29 janvier, le M23 semblait prendre un avantage décisif, notamment avec la prise de l’aéroport international de Goma, un carrefour stratégique. Les autorités congolaises, malgré la pression, refusaient toujours toute forme de dialogue avec le groupe rebelle.
Le président Kagame, dans une interview avec des responsables américains, exprimait une volonté de cessez-le-feu, tout en restant flou sur le retrait des troupes rwandaises. L’espoir de négociations directes semblait se dissiper, avec la RDC déterminée à défendre son territoire à tout prix.
30 Janvier : Le Président Tshisekedi ne baisse pas les bras
Face à l’avancée des rebelles, Félix Tshisekedi, Président de la RDC, rejetait toute idée de capitulation. Dans une déclaration pleine de combativité, il annonçait des ripostes « vigoureuses et coordonnées » contre les « terroristes » et leurs soutiens.
Tandis que les troupes rwandaises et du M23 s’imposaient de plus en plus à Goma, le chef d’État congolais dénonçait l’inaction de la communauté internationale, qui, selon lui, n’agissait pas avec la fermeté nécessaire pour stopper l’agression.
L’issue de ce conflit déterminera non seulement la stabilité régionale, mais aussi l’avenir du pays à l’échelle internationale. Avec des développements rapides et imprévisibles, cette guerre qui oppose la RDC au M23 et à son puissant voisin rwandais continue d’alimenter les tensions à l’échelle mondiale.
Le chemin vers une paix durable semble encore lointain, tandis que les habitants de l’est de la RDC, pris dans la tourmente, espèrent des jours meilleurs.
Le recap de Constantin GONNANG ☑️