Cette fois, c’est officiel, le parti au pouvoir remporte haut la main les législatives au Sénégal. Alors qu’ils avaient déjà revendiqué leur victoire, ils ont obtenu plus de trois quart des sièges, une victoire écrasante qui confirme la domination du pouvoir en place.
Le Pastef, qui a pris les rênes du pays après la présidentielle de mars, a remporté 130 des 165 sièges en jeu, garantissant ainsi la majorité absolue qu’il désirait pour pouvoir mettre en œuvre son programme de transformation et de justice sociale, d’après les chiffres fournis par la commission nationale de recensement des votes.
Cette majorité fait partie des plus importantes jamais obtenues par un seul parti lors des législatives. La précédente performance record remontait à 1988, lorsque le Parti socialiste avait remporté 103 sièges sur 120 sous le président Abdou Diouf, bien que des majorités plus fortes aient été constituées par des coalitions lors d’autres élections.
L’opposition est largement affaiblie, avec la coalition de l’ex-président Macky Sall obtenant seulement 16 sièges, celle de l’ex-Premier ministre Amadou Ba sept, et celle du maire de Dakar, Barthélémy Dias, trois sièges. Ces résultats seront officialisés par le Conseil constitutionnel dans un délai de cinq jours si aucune contestation n’est formulée.
Les résultats confirmés par la commission nationale montrent un triomphe incontestable pour le Pastef. Le président du parti et Premier ministre, Ousmane Sonko, a salué ce résultat comme un « plébiscite renouvelé » qui amplifie la victoire de son candidat Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle de mars dernier.Avec cette large majorité, le gouvernement pourra plus facilement appliquer son programme.
L’exécutif, qui se réclame d’un « panafricanisme de gauche », entend initier une transformation systématique du pays, en abordant les questions urgentes comme la hausse du coût de la vie et le chômage, tout en relançant l’économie, notamment dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’élevage, le tourisme, les mines et les hydrocarbures.Le coût de la vie et le chômage, qui dépasse les 20%, sont des préoccupations majeures pour les Sénégalais, tandis que de nombreux jeunes continuent de risquer leur vie en cherchant un avenir meilleur en Europe.
Les finances publiques sont sous pression, avec un programme d’aide suspendu par le Fonds monétaire international, et plusieurs projets en attente, tandis que le secteur privé réclame le paiement de ses créances. Après trois années de crise économique et politique, Bassirou Diomaye Faye a été élu dès le premier tour de la présidentielle, soutenu par une population jeune qui aspire au changement.
Lui et Sonko, son mentor, ont dû faire face à une Assemblée dominée par l’ancienne majorité avant qu’elle ne soit dissoute en septembre. Les Sénégalais, maintenant plus confiants, attendent des actions concrètes de leurs dirigeants pour répondre aux attentes populaires.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️