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Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officiellement annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une décision qui s’inscrit dans la rupture progressive de ces pays avec les institutions internationales perçues comme proches de la France.
Alors que l’OIF se veut un vecteur de coopération linguistique et culturelle, ce départ interroge sur son influence en Afrique et sur l’avenir de la francophonie dans la région.
Un coup dur pour l’OIF en Afrique de l’Ouest
L’Afrique constitue le cœur de la francophonie, avec près de 60 % des locuteurs du français dans le monde. La perte de trois États sahéliens, bien que symbolique, marque un revers pour l’OIF, qui avait déjà vu son influence contestée ces dernières années.
Ces pays bénéficiaient de plusieurs programmes de l’organisation, notamment dans les domaines de l’éducation, des médias et du développement économique. Leur départ soulève des interrogations sur la pérennité de ces initiatives et sur la capacité de l’OIF à maintenir son rôle auprès des populations locales.
Un retrait aux conséquences limitées ?
Si ce départ constitue un signal politique fort, ses effets concrets restent à mesurer. L’OIF est avant tout une organisation de coopération et non un levier d’influence diplomatique directe. De plus, l’enseignement du français et son usage dans l’administration ne dépendent pas exclusivement de l’OIF.
Cependant, la francophonie repose aussi sur un réseau d’échanges universitaires, culturels et économiques. Avec ce retrait, ces trois pays risquent de voir certains partenariats affaiblis, notamment en matière de formation et d’appui institutionnel.
Un impact sur la diplomatie francophone
Au-delà des enjeux linguistiques, ce retrait s’inscrit dans une dynamique plus large de redéfinition des alliances. L’OIF, perçue comme un espace d’influence française, pourrait voir d’autres États africains questionner leur engagement.
Certains pays, comme le Rwanda, ont déjà réduit leur dépendance au français en intégrant l’anglais dans leurs institutions.
Par ailleurs, cette décision intervient dans un contexte où ces trois pays renforcent leurs liens avec des puissances non francophones, notamment la Russie, la Chine et la Turquie. Une tendance qui pourrait accentuer la fragmentation du bloc francophone en Afrique.
L’avenir dira si ce retrait restera une exception ou s’il marquera le début d’une remise en question plus profonde de la francophonie en Afrique.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️