La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) suscite une vive préoccupation. À quelques mois de la fin de son mandat en tant que Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat joue sa dernière carte .
Il s’est exprimé sur ce qu’il qualifie de « crise aux conséquences dramatiques », appelant les parties prenantes à la responsabilité et à l’action. Dans un communiqué officiel publié depuis Addis-Abeba, Moussa Faki Mahamat a mis en lumière la menace grandissante que représentent les tensions actuelles pour les mécanismes de paix régionaux.
Parmi ces initiatives, le processus de Luanda, dirigé par le Président angolais João Manuel Lourenço, se voit aujourd’hui compromis. Ce processus, pierre angulaire des négociations entre la RDC et le Rwanda, ainsi qu’entre Kinshasa et ses opposants politico-militaires, semble vaciller sous le poids des hostilités.
Le Président de la Commission a souligné que ces efforts, bien que laborieux, restent la seule planche de salut pour une région rongée par des décennies de conflits. « La paix est un bien trop précieux pour être sabordé par des intérêts partisans », a-t-il déclaré avec force.
Un appel au calme et à l’humanité
Dans un contexte où les violences se multiplient, Moussa Faki Mahamat appelle à un respect scrupuleux du cessez-le-feu convenu entre les parties. Il exhorte également à une cessation immédiate des hostilités, pointant du doigt l’urgence de préserver les vies civiles prises au piège dans ce chaos. »L’heure n’est plus aux calculs politiques, mais à la préservation de l’humanité », a martelé le Président, insistant sur l’impératif de prioriser les populations civiles.
Les victimes collatérales de ce conflit, déjà nombreuses, appellent une réaction immédiate et concertée. Face à une crise d’une telle ampleur, l’Union africaine lance un vibrant appel à la communauté internationale. « Mobilisez toutes les ressources possibles pour venir en aide aux populations meurtries », a-t-il imploré, conscient que cette guerre, en expansion, risque d’entraîner des conséquences humanitaires catastrophiques si rien n’est fait.
En des termes sans équivoque, Moussa Faki Mahamat a rappelé que la responsabilité collective de l’Afrique et de ses partenaires internationaux est d’apaiser les flammes de ce conflit avant qu’elles ne ravagent tout sur leur passage.
Au-delà des frontières de la RDC, c’est toute la région des Grands Lacs qui vacille sous la menace d’une instabilité prolongée. L’affrontement entre le gouvernement congolais, ses opposants armés, et la tension persistante avec le Rwanda constituent une poudrière qui, si elle explose, pourrait entraîner des répercussions régionales majeures.
Un tournant décisif pour la paix
Alors que les regards sont rivés sur l’Est congolais, l’appel lancé par Moussa Faki Mahamat résonne comme une tentative désespérée de sauver un processus de paix déjà chancelant.
L’avenir de millions de vies, de la stabilité régionale et des efforts africains pour la paix dépend de la capacité des acteurs locaux et internationaux à saisir ce moment crucial.
L’Afrique est à un carrefour : choisira-t-elle la voie de la paix durable ou celle de la division et de l’escalade ? Une chose est sûre, l’histoire jugera sévèrement ceux qui auront détourné le regard face à une telle tragédie.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️