L’année 2024 a marqué un véritable tournant pour le secteur diamantaire dans le pays de feu Gabriel Dodo Ndoke. Avec une production atteignant 6219,8 carats, le pays a doublé ses performances par rapport à l’année précédente.
Ce chiffre impressionnant a été dévoilé le 16 janvier 2025 à Yaoundé, lors d’une session consacrée au Système de certification du Processus de Kimberley, sous la présidence du ministre par intérim des Mines, Fuh Calistus Gentry.
Une progression fulgurante
Comparée à 2023, où la production plafonnait à 3305,8 carats, l’année 2024 affiche une hausse spectaculaire de près de 100 %. Ce bond en avant illustre une montée en puissance de l’exploitation minière dans le pays, bien que des défis majeurs subsistent.
Grâce à cette croissance, le Cameroun a engrangé des revenus estimés à environ 120 millions de FCFA. Une somme certes non négligeable, mais loin de refléter le véritable potentiel économique de cette ressource précieuse.
Un trésor qui se perd dans les méandres de l’informel
Cependant, tout ce qui brille n’est pas or. Derrière cette embellie, se cache une réalité moins reluisante : une grande partie des diamants produits échappent aux circuits officiels. Les données de 2019 en témoignent : sur une production déclarée de 1595 carats, seulement 654 carats avaient été exportés légalement.
Cela laisse supposer que près de 950 carats avaient transité par des voies parallèles.Cette situation résulte notamment de l’absence d’infrastructures pour le traitement local des diamants et de la persistance d’un trafic informel bien ancré. Ce commerce souterrain prive l’État de recettes substantielles et nuit à la transparence du secteur.
Les défis d’un potentiel inexploité
Bien que les chiffres de 2024 soient encourageants, ils soulignent également l’ampleur du travail restant pour maximiser l’impact de cette richesse naturelle. La mise en place d’une industrie de transformation locale, combinée à un renforcement des mécanismes de traçabilité, pourrait permettre au Cameroun de tirer pleinement parti de son trésor caché.
En attendant, la hausse impressionnante de la production de diamant en 2024 est une preuve éclatante du potentiel du Cameroun dans ce secteur. Mais pour transformer cet essor en véritable levier de développement, le pays devra s’attaquer de front aux défis structurels et institutionnels qui freinent son envolée.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️