Sa candidature dérange jusque dans les couloirs de la justice ivoirienne !! À peine le temps de savourer sa désignation que les hostilités s’ouvrent. Investi officiellement par le PDCI-RDA pour porter les espoirs de l’opposition à la présidentielle de 2025, Tidjane Thiam fait déjà face à une redoutable machine politico-judiciaire.
Ce vendredi, l’ancien directeur général du Crédit Suisse est convoqué devant le tribunal de Première instance d’Abidjan. Une affaire judiciaire qui, au-delà des apparences, sonne comme une tentative ouverte d’exclusion politique.
Le contentieux porte sur son inscription sur la liste électorale provisoire. Mais le cœur du débat est ailleurs. Des plaignants, dont les identités sont soigneusement tues, contestent sa nationalité ivoirienne, arguant qu’il l’aurait perdue en 1987 après avoir acquis la nationalité française.
Côte d’Ivoire| Présidentielle 2025: Tidjane Thiam désigné porte-étendard du PDCI malgré la controverse sur sa nationalité
Et qu’il ne l’aurait recouvrée qu’en mars 2025, soit après son inscription électorale. Une lecture juridique discutable, mais qui trouve un écho retentissant à la veille d’une campagne électorale décisive.
Un procès politique ?
Derrière cette affaire, de nombreux observateurs voient une tentative d’éviction déguisée. La fulgurante percée de Tidjane Thiam sur la scène politique ivoirienne, son aura internationale et son profil technocratique hors norme en font un adversaire redouté. Sa désignation par le plus vieux parti du pays, longtemps en quête de renouveau, a rebattu les cartes.
Mais elle a aussi réveillé les vieux réflexes : discréditer, empêcher, éliminer. Ce recours judiciaire semble répondre à une stratégie bien connue dans les démocraties fragiles : utiliser la loi comme une arme, et non comme un rempart. Le message est clair : Thiam dérange, Thiam inquiète, Thiam doit être neutralisé.
Une opposition sous pression.
Au sein du PDCI-RDA, l’inquiétude est palpable. Plusieurs cadres dénoncent une manœuvre orchestrée pour détourner le débat politique. « On ne peut pas laisser la justice devenir l’antichambre du jeu électoral. Ce qui arrive à Tidjane est un signal grave pour la démocratie ivoirienne », confie un membre influent du parti.
La pression judiciaire n’est que la première salve. Des campagnes de discrédit sont déjà visibles sur les réseaux sociaux, certains relais accusant Thiam de « parachuté », de « technocrate coupé des réalités », voire de « produit des chancelleries occidentales ». Autant de tentatives pour fissurer l’image d’un homme perçu comme une alternative sérieuse face au pouvoir en place.
L’homme à abattre ?
En se lançant dans la course, Tidjane Thiam ne s’est pas seulement exposé aux critiques politiques. Il semble avoir réveillé des peurs profondes dans un système qui redoute l’inconnu, l’alternance, et surtout l’imprévisibilité d’un outsider à la stature internationale. Son parcours, sa posture, sa maîtrise des enjeux économiques en font une figure difficile à contrôler.
La justice dira si l’argument de la nationalité tient. Mais dans l’opinion, le doute s’installe : et si ce n’était qu’un prétexte ? Et si l’objectif ultime était simplement de sortir Thiam de la course avant même que celle-ci ne commence ?
Une démocratie à l’épreuve
Cette affaire pose une question centrale : la Côte d’Ivoire est-elle prête à jouer franc jeu ? Ou s’achemine-t-on vers une présidentielle verrouillée, où seuls les profils approuvés auront droit de cité ? L’enjeu dépasse Thiam.
Il touche au socle même de la démocratie ivoirienne, déjà meurtrie par des scrutins sous tension dans le passé.Tidjane Thiam, lui, garde pour l’instant le silence. Reste à savoir si la justice saura se maintenir au-dessus de la mêlée, ou si elle se laissera happer par les tentations d’une élimination programmée.
Afrik Inform suit cette affaire de très près. Car ce qui se joue ici, ce n’est pas seulement le sort d’un homme. C’est celui d’une nation qui doit choisir entre l’ouverture… et l’exclusion.
Afrik inform ☑️